Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Trois fois rien
Archives
4 janvier 2007

Rencontre fortuite

Ecrit courant mars 2006 ....


Le long d'un couloir, au bord d'un ruisseau ; elle errait, sans chercher à chercher quelqu'un, seulement prendre du temps, prendre le temps de vivre et peut-être fuir. Peut-être ? Non, sûrement. Fuir, échapper à la mécanique irréfléchie de la vie,  cette sorte de complexion subie. Ne plus regarder sa vie, mais la vivre, telle était son objectif inconscient. Se posant toujours beaucoup de questions futiles, altières, existentielles ou non, elle pensait. Pensait au sens de sa vie, à celle des autres se fiant toujours au regard de cet Autre. Jugée mais aimée, aimée mais jugée, elle dépendait d'une relation sans futur, une relation soumise aux aléas de la vie, soumise aux habitudes et routines, soumise au regard des autres, à la mémoire d'un défunt proche, décédé par défaut, soumise aux critères conventionnels du couple, soumise aux âmes bien pensantes, soumise à l'ennui, aux aigreurs, aux erreurs ; soumise à l'acrimonie, à la monotonie.

Elle vivait sa vie comme on enfile une chaussette. Elle ne se posait jamais la question de savoir si la chaussette allait bien avec le pantalon, elle se moquait du trou de la chaussette, continuait à la porter sans se poser de questions, sans vouloir changer, sans s'en rendre vraiment compte. Elle vivait, mais quel sens donnait-elle vraiment à sa vie ? Se laissait-elle penser indépendamment des avis et idées des autres ? Se laissait-elle aller comme lorsqu'elle avait 15 ans ?

Adolescente devenue adulte, elle devînt adulescente, cette sorte de statut que l'on acquiert lorsqu'on n'a plus envie de se soucier, de se soumettre aux problèmes de la vie, de pallier cette sorte de mécanique irréfléchie qui nous hante alors qu'on a juste envie de devenir soi-même, de se connaître vraiment en tant que tel et pas par rapport à l'Autre.

Sa rencontre, elle l'a fait à 24 ans, enfin 23. Elle ignorait ce que l'âge signifiait, - si - juste une indication sur un papier, une indication qui n'indique rien finalement. Quelques rides, quelques expériences, mais au final ? Encore de nombreuses choses à vivre. Rien n'est jamais fini, tout à un avenir, tout est en perpétuel mouvement : Les envies, les projets, les destins ...

Elle. Elle avait enfin compris que le bonheur ne dépendait pas des autres, mais de soi-même. Elle voulait juste être comblée et satisfaite de chaque chose qu'elle entreprenait indépendamment des autres.

Elle avait repris les reines, avait décidé de changer de statut, de devenir cette adulescente qu'elle n'avait jamais été. Elle n'avait pas peur de l'avenir, ni du passé. Devenue soumise à un moment de sa vie, elle reprenait enfin le fil de sa vie, toute seule. C'est elle qui accrochait les épingles telles des expériences. Elle y épinglait des souvenirs qui lui permettaient d'avancer, d'avancer seule, de s'épanouir.

Lui. Il était grand – humainement - . Il permit à « Elle » de se poser les bonnes questions, d'agir enfin sur sa vie comme on agit dans ses rêves, de se rendre compte que la vie est une tirade sortie d'un univers « fabulesque ». Il l'approcha comme on approche un agneau, à pas de loup. Elle ne remarqua pas que le charme faisait déjà effet. On a jamais vu un agneau et un loup s'aimer. Les fables racontent des choses fictives mais, qui peuvent devenir réalistes (l'exception confirme toujours la règle).

Elle. Elle commença à se poser davantage de question sur ses dépendances, ses manques de confiance, et son attachement à cette flegmatique aiguë à laquelle beaucoup trop d'êtres humains sont encore liés. Elle prit sa première respiration d'adulescente.  La soumission et la dépendance avaient disparues, laissant place à sentiment de maîtrise, de contrôle. Une sorte d'objectivité que l'on atteint rarement mais qui donne lieu au recul nécessaire pour évoluer. Elle trouva les clés, les clés du bonheur, mêlé à de la complicité, de l'éternité, et de la simplicité.


Il lui permit cela...



Publicité
Commentaires
Trois fois rien
Publicité
Derniers commentaires
Publicité